Chimiothérapie: L’anticancéreux 5-FU à l’origine de 133 décès et 1500 intoxications graves en 10 ans seulement

Le 5-Fluoro-Uracile (5-FU) est l’un des médicaments les plus prescrits dans le traitement des tumeurs cancéreuses. Mais cette chimiothérapie utilisée depuis plus de soixante ans peut avoir des effets toxiques chez les personnes qui ont un déficit en enzyme DPD.

En effet, selon un bilan réalisé par le centre régional de pharmacovigilance de Marseille (CRPM), des effets indésirables graves liés au 5-FU ont été observés chez 1505 personnes entre 2005 et 2015 en France. Parmi elles, 133 sont décédées après avoir reçu le traitement, et 155 ont eu leur pronostic vital engagé.

Parmi les effets indésirables recensés par le CRPM figurent des atteintes hématologiques, digestives et même des troubles cardiaques. Des effets graves qui, selon le CRPM, seraient constatés chez 15% à 40% des patients qui reçoivent du 5-FU.

« Le plus triste, c’est que la plupart de ces intoxications auraient pu être évitées par une simple prise de sang », explique le centre régional de pharmacologie de Marseille dans un communiqué.

Le CHU de la Timone, qui a été le premier à décrire un cas de décès toxique sous 5-FU en 2006, réalise depuis ce test de façon systématique et aucun décès lié à l’anticancéreux n’a été recensé. Mieux encore, les médecins ont obtenu la preuve que l’administration de doses réduites ne diminue pas l’efficacité du traitement :

«A moins que le patient ne soit totalement déficitaire en DPD, nous n’excluons pas le 5-FU lorsque nous détectons un risque chez un patient, nous réduisons seulement les doses au prorata de son niveau de déficit », explique le Dr Joseph Ciccolini, « et nous avons remarqué que l’administration de doses réduites ne diminue pas l’efficacité du traitement ».