Un nouveau traitement révolutionnaire pour les grands brûlés

A Fortaleza, au nord du Brésil, les patients du service des grands brûlés de l’institut José Frota arborent une forme mi-homme, mi-poisson ! En effet, dans ce service, les médecins utilisent des peaux de tilapias pour traiter les brûlures.

Autrefois considérée comme un déchet par les éleveurs de ces poissons, la peau des tilapias possèderait en réalité des propriétés qui permettent une meilleure cicatrisation que les bandages traditionnels.

« Nous avons constaté en étudiant la peau de ce poisson qu’une grande quantité de collagène de type 1 et 3 y était contenue, bien plus que dans la peau humaine ! », explique le Dr Edmar Maciel, spécialisé en chirurgie plastique et réparatrice au service des grands brûlés de l’institut José Frota.

Le collagène est une protéine indispensable à la cicatrisation et à la réparation des tissus.

«Nous avons également remarqué que la résistance et le degré d’humidité de la peau de tilapia sont plus grands que ceux de la peau humaine», ajoute le spécialiste.

Au service des grands brûlés de l’institut José Frota, les médecins appliquent donc cette peau de poisson pour traiter les personnes atteintes de brûlures superficielles au second degré, ce qui permet une cicatrisation au bout de 9 à 11 jours.

Pour ce qui est des brûlures du deuxième degré profond, les bandages doivent être changés plusieurs fois, mais moins régulièrement que dans les bandages traditionnels.

Selon les médecins brésiliens, la peau de tilapia permettrait même de réduire le temps de guérison et de diminuer l’utilisation des médicaments contre la douleur.

« Avant d’être utilisées, les peaux sont stérilisées dans un bac de désinfectant, puis dans du glycérol à différentes concentrations. Elles sont ensuite envoyées à São Paulo afin d’y être irradiées par un laboratoire spécialisé », explique le Dr. Maciel.

Les médecins brésiliens espèrent que les résultats de leur expérience pousseront une firme à produire des peaux de tilapia à grande échelle, rendant ainsi leur vente aux systèmes de santé publics possible.