Les réseaux électriques et les télécommunications menacés par une tempête solaire

L'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) a signalé deux éruptions solaires ce dimanche qui ont été à l'origine d'une forte tempête géomagnétique ayant touché l'atmosphère terrestre mardi et qui pourrait finir par perturber les réseaux électriques et les télécommunications. L'Agene a également indiqué que ceci n'était pas encore problématique pour le moment.

 

La NOAA a alerté dans un bulletin que la tempête «pourrait provoquer des problèmes étendus de contrôle de voltage et affecter des systèmes de protection sur le réseau électrique».

L'Agence a ajouté également que les systèmes de transmission radio à haute fréquence pourraient être perturbés par cette tempête, de même que le fonctionnement des satellites de navigation pourraient connaître quelques pannes «pendant plusieurs heures».

Thomas Berger, directeur du centre de prédiction de météorologie spatiale (Space Weather Prediction Center, SWPC) a indiqué lors d'une conférence de presse, que cette tempête, qu'il qualifie de «sévère», avait été observée à 13H58 GMT et qu'elle avait atteint une force 4 sur une durée d'au moins une heure, sur une échelle maximum de 5.

Même si ce phénomène peut s'étaler sur une durée allant de 24 à 36 heures, le directeur du centre a ajouté qu'il n'y avait encore aucune panne à signaler sur le réseau électrique et le fonctionnement des satellites de télécommunication.

Thomas Berger ajoute également que des aurores boréales avaient été observées à l'aube au nord des Etats-Unis et que celles-ci seront visibles en Europe ce soir.

La NASA indique par ailleurs, que cette tempête solaire n'a pas provoqué de niveaux de radiations dangereux pour les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Bob Ruthlege, responsable des prévisions au SWPC lors de cette même conférence de presse téléphonique nous explique que «L’intensité de cette tempête devrait continuer à diminuer dans les prochaines heures sans pouvoir dire exactement comment cela va se produire».

45 tempêtes solaires de la même puissance ont déjà été observées lors du précédent cycle solaire achevé en 2008, observe Ruthlege. Et d'ajouter que pour cette fois, l'on avait à faire à un cycle d'une inactivité particulière, le deuxième avec la même ampleur.

«C’est un peu inhabituel pour ce cycle marqué par une faible activité solaire», remarque le scientifique.

Il est à noter que le Soleil connaît actuellement sa période la moins active et ce depuis plus d'un siècle. Les taches que l'on a pu décompter depuis le début du cycle actuel enclenché depuis décembre 2008, ne représente que la moitié de la moyenne quotidienne observée durant ces 250 dernières années.

La durée moyenne d'un cycle solaire est de 22 ans, partagées entre un maximum atteint au bout des onze premières années et un minimum atteint des onze autres, amenant la clôture du cycle et l'avènement du cycle suivant.

Pour schématiser, il faut savoir que le plasma solaire est ce qui atteint la haute atmosphère de la Terre et interagit avec le champ magnétique. Et que ce plasma provient des éruptions solaires et éjections de masse coronale qui font projeter le plasma à très grande vitesse dans l'espace.

Les physiciens à l'étude de ce phénomène ne parviennent pas toujours à distinguer les vents solaires du champ magnétique terrestre. Pour cette raison, la NASA a procédé au lancement de quatre vaisseaux spatiaux identiques (MMS), le 13 mars dernier, afin d'étudier ces interactions.

Le champ magnétique de la Terre est ce qui protège de ces particules, mais lors de ces éruptions solaires de forte puissance, à l'exemple de celles de mardi, un phénomène de reconnexion magnétique se produit dans la magnétosphère terrestre. C'est ce même phénomène qui produit les aurores boréales et les orages magnétiques qui, eux, peuvent perturber le fonctionnement des satellites de communications et le réseau électrique.

Jeff Newmark , directeur par intérim de la division d'héliophysique de la NASA ajoute que «La reconnexion magnétique est l’un des facteurs les plus importants dans les phénomènes météorologiques spatiaux».